Archives rêvées, mémoires de peintres


Deux journe?es d’e?tude
Sous la direction de Eric Bonnet

Mercredi 30 novembre 2016
de 9 h a? 12 h
Archives nationales
Pierrefitte-sur-Seine 59 rue Guynemer, 93383

Mercredi 7 de?cembre 2016
de 9 h a? 12 h
INHA, salle Benjamin
2 Rue Vivienne 75003 Paris

Comment de?finir une archive ? Trace historique, fait politique, fait divers, pie?ce a? conviction, document personnel, objet, conserve?s avec neutralite? et syste?me, sur lesquels le temps va ope?rer un tri, leur donner sens ou les faire disparai?tre dans l’insignifiant. Qui sait la pie?ce, le de?tail, le fragment, qui feront date, qui seront juge?s essentiels dans le futur, qui seront l’e?le?ment de?clencheur d’une construction, d’une fe?condite? dans un pre?sent actualisant ? L’artiste ne fait pas le me?me usage de l’archive que l’historien, que l’arche?ologue ; il n’est pas tenu par une forme d’objectivite? historique dans le traitement de ses objets. Il fait usage du passe? ; il focalise sur certains fragments et il construit un pre?sent avec ces traces du passe? ; il autoproduit une archive. Faire œuvre c’est faire archive ; le temps de l’artiste s’inscrit, chemine, se recycle ou fait rupture.

L’e?laboration d’une œuvre convoque toujours des images de?ja?-la? dans la me?moire du peintre, ou des images concre?tes qu’il collecte. Comment une œuvre se fabrique-t-elle a? l’atelier ? Comment l’artiste vit-il une relation avec le passe? qu’il actualise et de?passe dans le moment de la cre?ation ? De quel passe? s’agit-il ? Un passe? singulier historique, un passe? objective? ou fantasme? ? Comme autant d’images plurielles convoque?es sans e?tre la?, notre me?moire agit sur notre conscience et notre geste de fac?on automatique et indirecte.

Comment la peinture en tant que mate?riau de recouvrement, de l’opaque au diaphane, interroge- t-elle la me?moire du regard ? Quels sont les artistes, qui, actuellement, utilisent intimement des documents ? Quelles formes d’archivage pratiquent-ils ? Quels sont ceux, qui, au contraire, la?chant prise, tentent cou?te que cou?te, de s’identifier a? leur geste, dernie?re trace d’une e?criture succincte biento?t disparue ?

La peinture, comme l’archive, n’est-elle pas un territoire privile?gie? de l’oubli autant que de la me?moire ? Notre interrogation nous ame?nera ainsi a? conside?rer l’espace peint et l’espace dessine? comme des lieux ou? l’oubli devient actif, et par la?, absolument ne?cessaire.

Labex Arts H2H, Universite? Paris 8 Archives Nationales, Laboratoire EA 4010 AIAC, Maison d’Art contemporain Chaillioux, Fresnes

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