Figure légendaire pour tous ceux qui se préoccupaient du sort des enfants « inadaptés » durant le demi-siècle que dura sa recherche, Fernand Deligny (1913-1996) orienta sa pratique et sa réflexion théorique en direction des enfants autistes, des enfants sauvages ou hors-normes, de l’éducation, de la communauté, de l’institution, de l’image, du cinéma, de l’écriture. Consulté et discuté en des lieux d’action et de pensée très divers dès les années 1940, Fernand Deligny est tombé, après sa mort, dans une sorte de clandestinité culturelle.
Il réapparaît dans l’espace public en 2007 avec la parution, aux éditions L’Arachnéen, des Œuvres, un volume exceptionnel de 1848 pages denses regroupant et présentant une part importante de ses textes et des films qui l’accompagnèrent. Puis, chez le même éditeur, L’Arachnéen et autres textes l’année suivante, le roman La septième face du dé, des Cartes et lignes d’erre et le Journal de Janmari en 2013, enfin, tout récemment, des Lettres à un travailleur social (2017).
Ces volumes ont permis, en une décennie, à une nouvelle génération de lecteurs de s’initier à sa démarche et de créer les conditions pour une troisième étape de sa réception, déjà entamée. En France tout d’abord, puis, au fur et à mesure que les traductions ont vu le jour, en Europe, aux États-Unis et dans les pays hispanophones et lusophones.
C’est ainsi qu’à quelques-uns nous sommes partis récemment partager les questions que posent cette œuvre à l’Université Catholique de Rio de Janeiro (PUC-Rio) et dans l’espace de danse Base Dinâmica au cours d’une Rencontre internationale Fernand Deligny : avec, autour et à partir des tentatives (25-27 août 2016). Nous en sommes revenus convaincus que l’arpentage du territoire Deligny ne faisait que commencer et que l’aventure devait continuer.
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