Une critique postcoloniale en acte, 2014.


Une critique postcoloniale en acte. Les musées d’ethnographie contemporains sous le prisme des études postcoloniales. Tervuren : Musée royal de l’Afrique centrale. Le livre porte sur l’actualisation de la critique postcoloniale dans les musées d’ethnographie soucieux de redéfinir les paradigmes qui les ont vus naître. Quel horizon critique se dessine pour ces institutions ? Quelles pratiques postcoloniales mettent-elles en œuvre ? Quelles en sont les conséquences épistémologiques et politiques ? L’analyse s’appuie notamment sur les débats qui ont été développés pendant les cinq années du projet européen Ethnography Museums and World Cultures.

Anne-Marie Bouttiaux, chef de la section d’ethnographie du Musée royal de l’Afrique centrale, me proposa de travailler sur le projet européen Ethnography Museums and World Cultures, qu’elle dirigea pendant cinq ans. Ce travail me permit de poursuivre et d’actualiser ma recherche sur les techniques de transmission mises en oeuvre par les musées d’ethnographie.
Aussi, ce livre n’est-il pas le rapport du projet, mais pose un certain nombre de questions développées à partir d’une recherche menée plus spécifiquement dans les musées d’ethnographie situés en Europe et au Bénin. Cette approche dialogique décentre les enjeux soulevés par les études postcoloniales. Méthodologiquement, cet ouvrage analyse des pratiques « postcoloniales » développées par les musées d’ethnographie européens et observe comment ces questions sont traitées dans les pays et par les cultures auxquels les musées européens veulent précisément rendre « justice ». Cette double lecture, africaine, par les musées béninois, et européenne, par les musées rencontrés au cours du projet européen, permet d’observer comment les enjeux épistémologiques et politiques, dont la critique postcoloniale est porteuse, sont en permanence menacés de crispations idéologiques.
Il s’adresse aux chercheurs, conservateurs et acteurs culturels soucieux de changer les paradigmes qui ont vu naître ces musées d’ethnographie ; c’est avec eux que je partage ces hypothèses. Ce livre doit beaucoup aux discussions menées avec Anne-Marie Bouttiaux, Ken Ndiaye et Catherine Perret sur des questions aussi complexes que passionnées.